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Le chemin des pilotes

De tous temps, Vatteville-la-Rue, autrefois nommée Guatta-Villa depuis l’an 142, a eu une forte tradition fluviale maritime même militaire.

A l’origine, les Gaulois et les Celtes empruntaient un sentier qui longeait les îlots de la Seine à marée haute et le marais au Jusant.

Les Romains transformèrent ce sentier en une route stratégique qui unissait leur base militaire et navale de la région de Honfleur à leurs autres bases (Lillebonne et Rouen).

Un village se forma très tôt sur cette route dans une clairière en 141 c’était « la Rue » qui peut signifier le Gué.

La Seine devenait l’axe principal pour le transport du cuivre de l’étain et du fer.

Peu à peu au cours du Moyen-Age, des villages se créent en bordure de Seine et il se forme une guirlande de petits ports.

Les activités de Vatteville étaient principalement : la pêche, le transport du bois de la forêt de Brotonne, du foin pour l’entreprise de « camionage » du Havre avec ses 500 chevaux.

L’aménagement de la Seine fut un souci constant le lit du fleuve était encombré de bancs instables qui se déplaçaient sans cesse. Les marées, le mascaret et les fréquents brouillards posaient de sérieux problèmes à la navigation.  Au 15e- 16e siècle au 19e siècle, les marins avant leur départ sur le fleuve, gravaient leurs passions maritimes, dans la pierre ou le plâtre soit sur les murs extérieurs de l’église (pour les non-croyants) soit sur les murs intérieurs pour les croyants soit sur le hourdis des maisons à colombages. Ce sont les graffitis qui leur permettaient de faire un vœu avant de quitter leurs proches.

La vallée de la Seine était rythmée par des divers passages d’une rive à l’autre :
passage à gué : les Romains passaient sur un seuil aux basses mers.
le « passage libre » : pendant une courte durée après la révolution, tout citoyen fut libre de tenir un passage en barque au tarif fixé par le département.
le passage par fermage pour une semaine ou une durée donnée
les passeurs étaient des locaux
Une cloche était accrochée à chaque rive : le passeur se devait de répondre à chaque sonnerie. Les derniers passeurs furent MM. Persil et Pépin-Donat.

A l’origine les pilotes étaient des locaux familiers des lieux.

La relève en Seine des pilotes se faisait sur la pilotine à Villequier, aujourd’hui sur une puissante  vedette à Caudebec-en-Caux.

Les pilotes ainchemin des pilotessi débarqués de la pilotine s’en allaient soit à Villequier soit à Vatteville-la-Rue où le passeur les prenait en charge.

Arrivé au passage dit « de Villequier » ils se dirigeaient vers le CD65 par le chemin de Villequier tout en ligne droite.

Après avoir traversé la route des écoles puis la route de Caudebec (CD65) ils continuaient par une partie du chemin du rouage, prenaient à gauche pour arriver dans la propriété des « Lourdel et Baudouin », qu’ils traversaient en diagonale. Ils empruntaient ensuite le « chemin des pilotes » dans les fiefs, puis une partie rectiligne jusqu’à la rue d’Arelaune, la traversaient et continuaient en direction de la forêt de Saint Nicolas de Bliquetuit pour se rendre à la Mailleraye-sur-Seine.

Claire ROPERS, A.S.P.V., mars 2010

P.S. : le chemin des pilotes a été supprimé en 1975 et remplacé depuis le remembrement par un chemin d’exploitation.